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Les consolations de l'existence : Echapper au monde - Oblomov

  • Photo du rédacteur: Jérôme Lecoq
    Jérôme Lecoq
  • 4 mai
  • 3 min de lecture



L’être humain souffre. De ses limites, de sa finitude, de la distance entre son être et ses aspirations, de la fracture de son être, éclaté entre diverses aspirations ou pulsions, de la tension entre son individualité et son entourage. Pour compenser, pour traiter sa douleur à défaut de la guérir, nous nous inventons des consolations, diverses manières d’exister qui nous permettent de survivre existentiellement. Certes, on peut aussi nommer cela « projet de vie » ou « manière d’être ». Nous le nommons consolation. Et nous relisons divers auteurs dans cette perspective, afin de comprendre comment chacun de nous se console, chacun à sa façon.


La vie d'Oblomov est médiocre, il est impuissant et paresseux, il vit couché sur son divan, après avoir abandonné tous ses rêves. C'est ainsi que nous pouvons résumer le personnage célèbre représenté par Ivan Gontcharov, un tel mythe littéraire qu'il a produit un archétype existentiel: l'oblomovisme, à l'instar du bovarysme, du Don Juanisme ou Quichottisme. Comme toujours, un portrait excessif fait écho en nous tous, dans un coin de l'âme, une disposition déformée, plus ou moins forte selon les individus, dans ce cas la tendance à procrastiner. Mais si nous examinons de plus près notre héros, nous pouvons donner plus de substance à ce qui semble a priori un comportement absurde.


Oblomov a un ami, Stolz, un alter ego inversé. Un homme du monde, un activiste fébrile, qui trouve sa place partout, très occupé et productif, convaincu qu'il doit jouer un rôle dans la société. Mais Oblomov l'interroge sur le sens de cette «course constante à une vitesse vertigineuse", ce jeu perpétuel de petites passions, et surtout la rapacité, les constants petits jeux mesquins, les potins malveillants, les coups en traître, les attitudes empreintes de préjugés ... Quand on écoute le la façon dont les gens parlent, c'est fou, vertigineux ... Où est l'homme dans tout cela ? Où est son être? Où est-il caché ? Pourquoi s'épuise-t-il en vain avec ces bagatelles? »Et Stolz ne peut que répondre :« La société doit avoir des occupations. Chacun poursuit son propre intérêt. C'est la vie…".


On peut voir que Oblomov souffre du désolant état des affaires du monde, face auquel il réagit comme il le peut, en restant dans sa chambre, un espace fermé et protégé qui devient tout son monde. Il fût une fois, il lisait beaucoup, des écrivains idéalistes qui l'ont inspiré, Rousseau, Schiller, Goethe, Byron, il voulait les traduire en russe. Il voulait visiter des pays étrangers, afin de mieux comprendre et mieux aimer sa propre terre. Il pensait que la pensée et le travail donnaient du sens à la vie, afin qu'il puisse mourir avec une conscience satisfaite, après avoir accompli son devoir. Mais il a renoncé à une tâche impossible.

Maintenant, enveloppé dans sa robe de chambre, il reste là, allongé sur son canapé, sa position habituelle, où tout le jour il dort, boit et mange, inerte et rêveur, recevant des invités de temps en temps. Même lorsque Olga parvient à tomber amoureux de lui, il ne pourra pas réagir de manière adéquate; il la perdra au profit Stolz, bien sûr. La réalité est trop pénible. Et quand son serviteur essaie de le faire revenir à lui ou de lui rappeler ses obligations matérielles, Oblomov répond à plusieurs reprises: «Je verrai ça plus tard», leitmotiv sacré de tous les procrastinateurs, et il se fâche si le pauvre homme insiste pour être le messager de la dure réalité. Finalement, Oblomov mourra dans son sommeil, accomplissant son désir de sommeil éternel, enfin pacifique pour l'éternité.

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